Je suis passé voir Georgette en arrivant à Carolles. J'avais acheté près de la gare un petit bouquet de roses. C'était son anniversaire. Quatre-vingt huit ans. L'âge de ma mère quand elle est partie. Elle est désormais l'aînée de cette famille où il y avait quinze enfants. Elle était née la quatrième après les deux premiers de l'autre mariage de mon grand-père Joseph. Restent avec elle maintenant mon oncle Henri, quatre-vingt six ans bientôt, et qui ne va pas très bien. Mon oncle René, mon parrain, qui aura ses quatre-vingt ans fin 2009. Georges enfin, mon oncle prêtre qui aura célébré les enterrements de beaucoup de ses frères et soeurs et qui va très bientôt sur ses soixante-dix-huit ans. Ici la terre est molle de dégel. Les ornières se creusent. J'ai nettoyé un peu le jardin. Fait du feu. Téléphoné longuement à Richard Morgiève pour le papier que je dois rendre sur son roman ce week-end au Monde. Amélie est arrivée par le train de neuf heures moins le quart. Je garde toujours une inquiétude diffuse avant de la voir apparaître sur le quai. Mais elle était parmi les premiers à descendre.