Toujours les photos... Amélie a extrait du bas de l’armoire de la chambre un grand carton usé empli de tirages noir et blanc en vrac, d’albums dépareillés aux feuillets volants. Qui c’est ? Et là, qui c’est ? Là encore, revenait toujours la même question. Avec toujours aussi ce même attachement curieux, cette excitation de la confrontation à un passé que l’on peut encore nommer. Que l’on peut reconnaître. Amélie en a mis un petit paquet de côté. Elles iront à Carolles rejoindre celles que j’ai déjà accrochées dans l’entrée. Affaire d’union et d’alliance. Partis faire le tour des brocantes du coin pour leur trouver des cadres, nous sommes revenus avec une extravagante composition Napoléon III d’oiseaux exotiques empaillés, installée sous un grand verre à pendule. Amélie m’avait fait signe dans la boutique. Nous avons été séduits tout de suite. L’ensemble est magnifique. Reste à savoir comment nous allons transporter ce très fragile et encombrant colis, à Paris, puis à Carolles… J'ai apporté mon livre à Jean-Paul, le libraire de Pré-du-lac. Beaucoup de monde chez lui. Nous avons discuté un tout petit moment. Il me fera signe quand il m'aura lu. Je pourrai peut-être faire une signature début mars. Nous verrons. Jérôme est allé chercher Marion à la gare de Cannes. Ils sont arrivés tous les deux peu de temps avant Patou, l’oncle d’Amélie, grande gueule et grand cœur, toujours un peu ogresquement désespéré. Nous avons dîné d’huîtres et d’omelette dans une bonne humeur qui ressemble beaucoup… au bonheur.