J’ai installé les rosiers de l’autre côté de l’arceau. Enterré deux poignées d’oignons de perce-neige près des buis. Enfoui aussi sous une bonne épaisseur de terreau quelques narcisses qui commençaient à germer comme à l’orée du printemps. Qu’est-ce qui leur arrive à ceux-là ? Il a beau faire soleil, le froid s’est déjà enraciné. La terre commence à devenir dure. Les toits d’ardoise sont tout couverts de givre. Nous avions Joêle et Philippe à déjeuner. Repas tout simple. De la salade de mâche avec des betteraves, du poulet rôti, une tarte aux pommes. Carolles a été le principal sujet de conversation bien sûr. Depuis qu’il est entré au conseil municipal, Philippe se démène pour la culture dans notre petit village. Cinéma une fois par semaine dans la salle des fêtes, expositions, constitution d’un fonds historique et documentaire… Il voudrait aussi organiser des rencontres avec des écrivains. Je l’aide quand il veut. S’il le veut… Nous reparlerons de tout cela, j’espère. Il restait peu de temps avant le train du retour. J’ai passé un coup de fil à Marie. Elle est en plein rangement dans son appartement. Difficile exercice. Elle est comme moi, elle accumule, elle ne sait pas jeter. Nous avons fermé la maison. Court séjour. A Paris, la concierge avait monté une masse de livres. Nous avons ouvert les paquets. Il y avait dans le lot A l'angle du renard, le dernier roman de Fabienne Juhel à paraître en janvier au Rouergue. J'ai hâte de la lire. Tu as faim ? Je voulais faire une omelette aux champignons. Avec les six coulemelles ramassées juste avant de partir au pied du grand sapin. Coulemelles? J'ai vérifié par acquis de conscience. Bien m'en a pris. En fait de délicieuses lepiota procera, il s'agissait plutôt de lepiota cristata (vénéneuses) ou de lepiota helveola (mortelles). Ca coupe l'appétit.