Après deux jours d’averses et de ciel gris, la matinée s’est trouée de bleu. Juste le temps de passer aux Fontenelles ramasser de minuscules carottes, de la roquette, des pousses de betterave, quelques rosettes de mâche. Un tour à la plage. Puis le temps est parti en pente douce. Comme souvent, nous nous sommes retrouvés un peu les bras ballants dans les heures qui précédaient le départ. Une étrange gaucherie. Nous avons dit au revoir à Georgette, installée, percluse, devant la télévision. Je vais lui écrire. Je ne trouve pas sur le moment les mots à lui dire. Il y en a trop. De trop loin. Nous sommes là dans quinze jours. Courage. Banalités... Nous avons chargé les valises. A Granville, la gare était déserte. Le train était annulé pour cause de grève. Chacun a passé ses coups de fil pour les rendez-vous du lendemain matin. Nous sommes rentrés à Carolles tous les trois, moitié agacés, moitié contents. Au fond, c’est une soirée de gagnée.