Encore un débat. Cette fois-ci c’était « autour de la nouvelle » au Centre Wallonie-Bruxelles. Il y avait Michel Lambert, Georges-Olivier Châteaureynaud. Gabrielle Rolin. Et surtout Roger Grenier. « Autour »… C’est curieux cet enveloppement sémantique, comme si on ne voulait pas entrer dans le sujet. Comme si on voulait se garder une distance, comme si on ne s’en tenait qu’aux marges, on ne s’intéressait qu’au décor. Ca m’avait déjà frappé avec cet autre débat du début du mois en Poitou-Charentes, « autour de l’œuvre de Robert Marteau ». De la même manière qu’ « espace » a tout colonisé, la locution a dû se glisser pratique, fourre-tout et insidieuse. La discussion a abordé bien sûr la place de la nouvelle dans le paysage littéraire contemporain. Désintérêt pour la nouvelle ou au contraire regain ? Les points de vue coexistaient étrangement. Indissociables et étonnamment complémentaires. C’est difficile de parler littérature en ne s’attachant qu’aux genres. Chloé Réjon a lu les extraits que j’avais choisis dans les textes des quatre auteurs présents. Notamment Rappels à l’ordre de Gabrielle Rolin, magnifique divagation sur la perte des objets, des souvenirs et des gens. J’ai récupéré Amélie dans le public. Nous avons bavardé un moment avec Roger Grenier pendant le pot qui suivait la rencontre. Je suis vraiment admiratif de son parcours. Journaliste à Combat, au France Soir de Lazareff, homme de radio, conseiller littéraire chez Gallimard et auteur fécond. Nous avons parlé de Marie de Régnier, de Pascal Pia. Le directeur du centre et Pierre Vanderstappen nous tous ont emmené dîner au Taxi jaune, un restaurant de la rue Chapon. En entrée, il y avait du carpaccio de tête de veau. Belle idée en vérité…