Le ciel était bleu sans un nuage. J'ai pesté de rester enfermé toute la journée. Enfin... J'ai fini de rédiger mon papier sur le Céline Minard pour Christine et j'ai lancé le questionnaire à Charles Lewinsky à propos de son Melnitz, paru chez Grasset. Le temps pressait. A peine plus d'une heure avant de fermer ma valise. Je rentre à Paris retrouver Amélie.

Je suis allé dire au revoir à Georgette en coup de vent. Un bouquet de dahlias rouges, une dizaine de reinettes qu'elle fera en compote. Je suis resté un moment au cimetière. J'avais apporté la dernière rose de la saison d'un des deux Etoile de Hollande que j'avais plantés l'automne dernier dans le fond du jardin. Même parfum qu'à Senlis. Je l'ai glissée sous la croix, dans le plat de la tombe. Pleurer. Prier. Espérer et croire de toutes ses forces. Oui, ça ira. Ca ira même bien.

J'ai été jusqu'aux Fontenelles, récolté à la hâte un bon kilos de haricots, cueilli de la roquette. J'ai couru ranger la maison. J'ai ramassé les livres, les cahiers et les notes. J'ai fermé les volets. A peine vingt minutes pour rejoindre la gare. Je suis arrivé juste, tout juste, avant le départ du train.