Nous avons été porter une valise de nos affaires dans l'appartement de Frédéric et Dominique. J'ai quitté tôt Buchet et mon nouveau catalogue de « Domaine public » pour aller faire des courses. Nous avions invité Marie à dîner rue Saint-Charles. Elle est arrivée avec un gros bouquet de roses jaune vif. C'est bizarre d'habiter chez les autres. On ne sait pas où l'on peut trouver un vase. Où sont les assiettes creuses, le poivre en grain, le tire-bouchon... On est vraiment pas le maître des lieux. La soirée a pourtant été légère et gaie. Mais quand Marie est partie, je crois que je serais bien rentré à la maison. Nous nous sommes couchés dans cette chambre étrangère et j'avoue que je n'étais pas très à l'aise. Au mur, contre le lit, était accrochée une lithographie représentant le « Petit Grégory », l'enfant noyé dans la Vologne en 1984. Je me suis relevé et je l'ai enlevée. C'est bête, mais je n'aurais pas pu m'endormir...