C'était ma rentrée à Jeux d'Epreuves. Le pont des soupirs de Richard Russo. Alfred et Emily de Doris Lessing, Best love Rosie de Nuala O'Faolain. J'amenais Fleuves de cendres de Véronique Bergen. Mais ce n'était pas, je crois, le bon plateau pour en parler. Les autres titres se serraient en une espèce de littérature homogène. Narrative. Des livres pour lesquels, sans rien leur reprocher du tout en fait, j'avais ressenti un cruel manque d'intérêt. Cela m'arrive quelquefois sans que j'en comprenne vraiment la raison. Difficile d'en dire quelque chose. Ces textes n'étaient pas pour moi, voilà tout. Exception faite, quand même, du O'Faolain. Touchant. Désespérément joyeux. Bergen n'a vraiment pas déclenché l'enthousiasme. Josyane a été dans un retrait discret, Alexis Liebaert dans un rejet plutôt poli et Ferney, comme parfois, un peu limite, parlant de dissertation laborieuse de lycée. D'accord, c'est la règle. J'espère juste que j'ai suffisament soutenu le livre à l'antenne.

Amélie est venue me chercher rue des Canettes. Il tombait une drache raide et glacée. Nous avons dû prendre un taxi pour nous rendre à la Société des gens de lettres où avait lieu une petite réception autour de Caroline Sers et d'Ingrid Thobois. Toutes les deux publient un nouveau roman cette rentrée et sortent le précédent en collection de poche. Petits fours et champagne. Il y avait là Mercedes, Philippe, Bernard, Cookie. Notre petite société à nous d'auteurs de chez Buchet. J'ai trouvé Caroline étonnante de courage après son effrayant deuil d'il y a quelques semaines. Je l'admire de parvenir à rester proche des autres. Disponible surtout. Son livre, Les petits sacrifices est terrible et beau. Nous voulions rentrer à la maison tôt. En fait, nous avons traîné. Peut-être simplement parce que la pluie continuait à tomber. A la première éclaircie, nous sommes allés dîner à L'académie de la bière, boulevard de Port-Royal, avec Nathalie. Cela faisait des mois qu'on ne s'était pas vus.