Avant de partir à la gare, ce matin, j’écoutais La fabrique de l’histoire sur France Culture. Avec Arlette Farge. L’émission roulait sur les livres de Bataille, de Bramly, sur le dernier film de Manuel de Olivera. Je ne sais plus vraiment ce qui s’est débattu et tout cela d’ailleurs aurait ronronné s’il n’y avait eu elle. Je la trouve éblouissante d’intelligence sensible. Et grave et rieuse et pleine d’à-propos. Le goût de l’archive qu’elle a fait paraître au Seuil en 1989 me reste un bréviaire de connivences. Cette salle des imprimés à la Bibliothèque nationale. Cette émotion des liasses. Papier craquant, épingles rouillées. Premières fois. Et cette vie qui monte de l’encre usée d’absence… Bref, je me suis mis en retard. Je courrais avec mes valises dans la rue de La Croix-Nivert quand je suis parvenu à attraper un taxi. Bonheur. Le chauffeur avait branché son auto-radio sur l’émission. J’ai pu l’écouter avec lui jusqu’au bout.

Courses à Granville. Rangements dans la maison. Le potager était noyé de pluie fine. Le couvreur est passé pour inspecter le garage. Nous aimerions bien y aménager une chambre. Il va refaire l’étanchéité. Au soir, le train d’Amélie est arrivé très en retard. Nous avons veillé à dénoyauter des mirabelles pour faire de la confiture. Laissé macérer une heure avec sucre et citron. Un bouillon. Demain, nous reprendrons la cuisson.