J'avais rendez-vous tôt ce matin au Pèlerin. Le groupe Bayard a déménagé à Montrouge et c'est une petite expédition que de s'y rendre au milieu des travaux qui s'étirent entre la porte d'Orléans et les limites de Gentilly. Locaux neufs, bureaux « paysagers », moquette grise et murs blancs. Avec Catherine et Isabelle, nous avons défriché un peu les parutions. J'ai trois portraits à rendre dont celui de Mathias Enard qui vient de publier Zone chez Actes Sud. J'ai rencontré Mathias la première fois au Festival du premier roman de Chambéry où il était invité pour La perfection du tir. Mathias est un grand écrivain. De son époque. Dans son époque. Et c'est cette inscription, qui le rend universel. Zone se lit une hallucinante machine à remonter le temps. Celui des violences de tout un siècle en Europe. Mise à rebours, ressort tendu. Il faut qu'on se voie avant son retour à Barcelone.

Déjeuner chez Messonnier avec Jean-Pierre Coffe. Nous avions pris date depuis longtemps. Je voulais lui proposer de faire un livre. Il veut que j'écrive un titre dans une collection qu'il vient de lancer. Bataille. Je ne désespère pas de lui faire un jour accepter quelque chose. Et peut-être faudrait-il aussi que je regarde un peu plus attentivement son offre. Saladiers lyonnais. Quenelles de brochet. Nous avons passé un bon moment à table. Les patrons étaient aux anges. J'ai avancé l'après-midi chez Buchet mes propositions pour la collection et je suis passé chercher Amélie aux éditions de l'Olivier, rue Jacob. C'était la soirée de rentrée littéraire avec Lire au Virgin des champs Elysées. Nous y avons retrouvé Marie-Sophie et Delphine. Elles viendront à Carolles, un week-end prochain.