Ca aurait pu être vraiment pire... Dans l'après-midi nous étions allés tous ensemble aux Fontenelles. Petit tour des salades et des pommes de terre. Les filles dans le fond du potager cueillaient des framboises. Victoria les plantait sur chacun de ses doigts avant de se les engloutir d'un coup. Camille les picorait sagement. Valentine ramassait des pommes vertes qu'elle mettait consciencieusement en tas. Qui a mis le pied au mauvais endroit ? Nous avons dérangé un nid de guêpes. Elles sont sorties furieuses. Je ne sais plus comment nous avons attrapé les enfants pour les tirer au loin de ce nuage vrombissant. Les bestioles nous ont poursuivi jusque dans la rue. Virginie et moi avons été leurs principales cibles. Le pull-over qu'elle portait noué sur les épaules s'en est retrouvé couvert. Je les avais en grappes accrochées aux chevilles. Nous nous en sommes tirés chacun avec une dizaine de piqûres. Un peu de mal. Beaucoup de peur. Amélie est sortie de l'aventure quasi indemne. Et surtout les petites ont été épargnées. Seule Victoria s'est fait piquer à la main. Elle a supporté la douleur de manière très stoïque. Pharmacie à Jullouville. Un peu de pommade et une sucette à la baraque Thorin. Tout est rentré dans l'ordre. N'empêche. Nous nous sommes faits une belle frayeur rétrospective. Je suis allé au soir détruire le guêpier en y mettant le feu. Je me suis souvenu que mon enfance avait bourdonné aussi d'abeilles, de guêpes et de frelons. Tout est revenu avec cette mésaventure. J'avais oublié la sauvagerie des jardins.