J'ai cherché à me rappeler quelles avaient pu être les affectations de mon père . Je m'y égare, entre l'Indochine, le Pacifique, l'Afrique du Nord, les Antilles. Au fond, je crois qu'il ne m'en a jamais vraiment rien raconté et que je me suis juste efforcé de tracer son itinéraire à partir de quelques bribes de conversation. Je n'ai jamais osé lui poser des questions. On s'est retrouvés si tard. Nous avions tous les deux comme la peur de gêner. C'est trop tard maintenant. Quand il est mort en 1986, Jean a récupéré son journal. C'est maintenant que j'aimerais le lire. J'ai tourné en rond autour de cette affaire. Ecrit un peu quand même. Il faut que je m'y résolve, je n'ai guère de souvenirs. Au plus près, au plus vrai, je dois tout réinventer.

Virginie a appelé pour des histoires d'itinéraire. Nous avons du mal, Amélie et moi à masquer notre impatience. Elle arrive avec les filles demain pour le déjeuner.