Pas vraiment moyen de le dire autrement… Elles ont grandi, ces trois petites filles. Valentine, Victoria, Camille. Bientôt deux, quatre et huit ans. En 2007, à quelques jours près, nous rentrions de Mexico où nous les avions gardées pendant que Virginie et Marcus, étaient au Chili. C’est si troublant, en effet, ce mélange de progrès fulgurants, d’attitudes nouvelles, de caractères qui se creusent, qui s’installent. C’est si bouleversant, ces luttes intérieures, ces inquiétudes et ces émerveillements. Oui, d’accord, ça s’appelle grandir. Oui, d’accord, il n’y a sans doute pas moyen de le dire autrement...

Enfants, parents proches, cousins, amis, dont beaucoup étaient venus du Mexique, nous nous sommes tous retrouvés ce matin pour la messe à l’ermitage Saint-Germain, sur les hauteurs du lac d’Annecy. J’étais venu ici en 1993 à l’occasion d’un reportage sur la région dans Point de Vue. Mais je ne me souvenais que de la grisaille et de la pluie qui avaient balayé les lieux, les paysages. Aujourd’hui, il faisait un temps radieux. Ciel bleu de toile peinte. Le petit sanctuaire s’y découpait, fragile. Pendant l’office, nous avons partagé le frisson de la piété commune. Cet échardement doux qui parcourt l’émotion et lui donne étrangement son sens, sa signification. J’ai compris qu’il ne s’agissait pas d’une journée comme les autres. La réception était au château de Menthon. Sur la terrasse, dans le répit l’après-midi, j’ai demandé la main d’Amélie à son père.