Nous sommes allés prendre un verre chez Nathacha et Bernard. Ils habitent cette enclave étrange du VIIe arrondissement entre la rue de Babylone et la rue de Sèvres qu'on dirait, à n'importe quelle heure, vidée de ses habitants comme dans un mois d'août permanent. Ils occupent un appartement discret au premier étage, dans le fond d'une cour à la végétation grasse. C'était la première fois que nous allions chez eux. On s'est quitté après quelques coupes et un peu de bavardage tranquille. Nathacha était fatiguée. Leur bébé doit naître dans trois mois. Moi, je devais relire les livres pour l'enregistrement de Jeux d'Epreuves le lendemain. Il était presque un peu tard. Amélie m'a emmené dîner à deux pas chez Guiseppe, rue Pierre Leroux. Nous n'étions pas attablés depuis cinq minutes qu'ils entraient à leur tour dans le restaurant. Eux aussi y ont leurs habitudes. Du coup nous avons passé ensemble une assez jolie soirée. Ca me convenait bien, ce moment en deux temps. Bernard travaille pour RFO. Nous avons parlé des îles, des départements et des territoires d'outremer. De la Nouvelle-Calédonie... J'ai évoqué pour la première fois depuis très longtemps le parcours de mon père qui avait rejoint la France libre depuis Noumea. Je sais que j'ai quelque chose à faire avec cette histoire et sa suite. Bernard est visiblement très documenté autour de ces événements. Il a là-bas des contacts qui pourraient m'être utiles. Il m'a proposé de m'aider. Cette continuité des rencontres et des coïncidences me trouble et me ravit. Quelques portes s'ouvrent, au loin, c'est le cas de le dire...