SWFObject embed by Geoff Stearns (basic) @ deconcept

mardi 15 mars 2022

Samedi 12 mars 2022. 17h30.

Les pieds de la table de nuit d’Amélie étaient rongés par les vrillettes. A point qu’un d’entre eux avait fini par casser. Elle tenait posé sur des piles de livres. Ce petit meuble faisait partie de la « chambre à coucher » de mes grands parents. Leur cadeau de leurs noces en 1902. Nous nous servons encore de l’armoire à glaces et nous dormons dans le lit. J’ai trouvé chez Emmaüs un chevet presque identique. On nous l’a livré ce matin.

Vendredi 11 mars 2022. 18h00.

Amélie est arrivée au train de 11h00. Ca va être des jours bien courts. Elle est fatiguée. Elle a dormi un peu dans l’après-midi. Je suis parti faire quelques courses à Granville. Une marche sur la falaise jusqu’à la mer. En rentrant, on s’est dit que les jours rallongeaient vraiment.

Jeudi 10 mars 2022. 19h50.

Amélie est à Bruxelles avec Hanna Bervoets. Je l’aurais bien accompagnée. Nous y sommes allés la dernière fois au printemps 2019 pour l’ouverture des serres de Laeken. Cette fois-ci, j’avais bien en tête un vague portrait d’Armel Job pour Le Monde qui aurait justifié le voyage. Mais c’était un peu « juste » à tous points de vue. Déjà, Raphaëlle ne m’avait pas fait de commande ferme. Et puis Armel Job habite dans la province de Luxembourg à presque deux cents kilomètres de Bruxelles. Certes il a été élu fin 2020 à l’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique. Je m’étais dit que le rencontrer là-bas, rue Ducale, n’était pas une mauvaise idée. Mais j’ai des scrupules à le faire se déplacer. Une vieille histoire. La première fois que nous nous sommes vus, c’était pour un papier sur Le conseiller du roi, son quatrième roman. J’étais à Liège et je savais qu’il dirigeait une école à Bastogne. Je lui avais demandé de venir pensant qu’il était tout proche. Il avait fait une bonne heure de route, plus le retour. Liège-Bastogne-Liège est une course de vélos. Je m'en sens encore tout bête.

Mardi 8 mars 2022. 17h40.

J’ai commandé des hortensias pour le petit massif devant la maison. Deux Générale vicomtesse de Vibraye et trois La Marne. L’autome dernier j’avais arraché des plants malades. Il y a de la place. J’aime la rondeur douce des Générale vicomtesse, leur tombant alangui. Je les aime roses, mais ceux qui vont m’être livrés seront bleus. Il faudra que j’élève un peu le PH de la terre pour leur faire retrouver leur couleur d’origine. De la cendre de bois devrait suffire. Quant aux La Marne, ils sont d’un rose un peu soutenu. Cela fera un joli camaïeu. Dans un an ou deux... Pour mettre au pied, j’ai acheté tout un lot d’Hellébores. Les plus simples, Helleborus niger. J’en avais déjà quatre ou cinq en bordure. Elle formeront un tapis. Dans un an ou deux... Enfin, pour la plate-bande qui longe la maison et qui reste sèche à cause de l’avancée du toit, je vais recevoir une collection d’orpins. Mais là aussi, il faudra que je sois patient. Comme pour les bruyères plantées avec Apolline au début de l’automne. Et les nouveaux rosiers. Passe encor de bâtir ; mais planter à cet âge ! J’ai repensé à Mort d’un jardinier, le si beau livre de Lucien Suel. Aux dernières pages. Ad plures ire, tu as rejoint le plus grand nombre, tu es mort, le rouge-gorge s’envole, se pose sur le sureau, son chant liquide et mélancolique résonne à travers tout le jardin… Et puis j’ai secoué tout ça dans ce printemps qui vient.

Lundi 7 mars 2022. 15h10.

J’ai fini le papier ce matin seulement. Je les rends de plus en plus tard. J’ai vraiment de la chance que Raphaëlle me fasse à ce point confiance.

dimanche 13 mars 2022

Dimanche 6 mars 2022. 21h20.

Amélie a pris le train de 14h00. Elle devait être plus tôt à Paris pour accueillir Hanna Bervoets, sa romancière néérlandaise, qui venait pour une semaine de rendez-vous presse. Ces quelques jours ont passé bien vite. J’ai repris mes notes pour mon papier sur Virgile s’en fout, le dernier livre d’Emmanuel Venet. Il y raconte la traversée d’une année (1981) d’un étudiant en médecine à l’heure des choix. Cela commence comme un roman d’apprentissage distrait, léger, et cela devient au fil des pages, le roman, finalement grave, d’une vocation. Une vocation à deux faces. Venet est psychiatre au Vinatier à Lyon. J’ai pensé à Jean Delay. A ce qu’il écrivait dans son journal. La psychiatrie n’est pas un biais pour arriver à la littérature, c’est la littérature même.

Vendredi 4 mars 2022. 19h00.

Amélie a embarqué la chienne pour une longue balade. Elle avait besoin de grand air. De respirer. De souffler surtout. Elle ne ménage ni son temps, ni sa peine pour lancement du Bruit du monde et les premiers auteurs. Elle s’est imposée l’obligation de réussir et elle s’accroche. Je n’ai aucun doute quant au résultat, mais je ne voudrais pas qu’elle se blesse. Qu’on la blesse. Je suis resté tailler les rosiers. C’est l’époque. Je les ai rabattus d’un bon tiers. Chaque année, je me dis qu’il faudrait faire davantage, mais, chaque année, je n’ose pas. C’est le printemps au jardin. Les tulipes Angélique sont en feuilles. Il y a des jonquilles partout. J’ai laissé les ficaires envahir les plates-bandes. Ca vient. Ca vient.

Jeudi 3 mars 2022. 23h40.

Grand ménage pour l’arrivée d’Amélie. J’ai cueilli des jonquilles pour un bouquet. J’étais au bout du quai à Rennes pour le train de 20h30.

mardi 8 mars 2022

Mercredi 2 mars 2022. 21h45.

J’avais une grosse pile de livres à caser dans la bibliothèque. Je ne pensais vraiment pas que j’y passerai presque la journée. C’est que ça ne rentre pas. Que ça ne rentre plus. Le dernier rangement (et le seul d’ailleurs, car avant tout était flanqué n’importe comment) date de 2014. Il avait duré une semaine entière et j’avais dû me séparer de je ne sais plus combien de volumes. De beaucoup. Nous avions choisi à l’époque (et nous ne changerons pas !) un classement alphabétique. Avec d’un côté la littérature contemporaine (XXe et XXIe siècles) et de l’autre la littérature « ancienne » (des Grecs au XIXe). Plus des étagères thématiques (la poésie, la botanique, la cuisine, les polars…). Ce n’est pas idéal, mais le moyen de faire autrement ? Il y a des rayonnages dans toutes les pièces sauf dans les toilettes et les salles de bain. Là, j’ai monté, descendu, les tablettes le long des crémaillères, poussé les livres d’une étagère à l’autre, pour me retrouver à la fin avec, de Virginia Woolf à Stefan Zweig, un triste rang de sans logis. Bon, il n’y a vraiment plus de place. Il va falloir faire des coupes sombres. Avec tout cela, je ne suis pas allé à la messe des Cendres à Jullouville. En y repensant, c’est peut-être aussi bien. Je préfère de loin le Memento, homo, quia pulvis es et in pulverem reverteris au Convertis-toi et crois en l’Evangile d’aujourd’hui. Et après une messe tiède, je sais pertinemment que je ne serai pas allé partager le bol de riz et la pomme à la salle paroissiale. J’ai prié comme j’ai pu. Ouvert le petit recueil des Maximes et avis spirituels de saint Jean de la Croix. Demandez en lisant et vous obtiendrez en contemplant…

Mardi 1er mars 2022. 16h30.

Yann est venu me chercher à Granville. Dans la foulée, nous sommes allés récupérer La Harpe chez Séverine. J’avais laissé la voiture à Carolles. Pas très envie de la laisser deux semaines sur le parking de la gare. D’autant qu’il s’agit de notre nouvelle voiture. Nouvelle, pas neuve. C’est une Fiat Punto de 2002, mais avec seulement 40 000 km au compteur. Nous l’avons eue grâce à Fabien qui nous l’a vendue (pas cher), entièrement révisée. Depuis juillet, ma pauvre Twingo était au purgatoire chez M. Broust. Je lui avais confiée avant notre départ en vacances. Réglages, vidange. Il fallait surtout refaire la distribution, changer un cardan. A notre retour : rien. Il n’avait pas eu le temps, il était débordé, mais il nous la promettait pour bientôt. En attendant, il nous prêtait la 205 de sa femme. Au bout de quelques semaines, toujours rien. Après la 205 (sa femme la réclamait), il nous avait passé les clés d’une vieille Xanthia (qui avait d’ailleurs appartenu à Yann) et les mois s’étaient écoulés. Il ne trouvait pas les pièces, il avait des problèmes de pont élévateur… Ca ne pouvait plus durer, d’autant qu’avec Amélie à Marseille, il fallait maintenant aller à Rennes pour son TGV. La Fiat est donc arrivée à pic. J'ai repris ma Twingo. Elle est dans l’état où je l'avais laissée cet été. Elle roule, mais il faudrait quand même la faire réparer. A ceci près que nous n’avons pas besoin de deux voitures. Je suis resté déjeuner chez Yann et Brigitte. Ils reprennent doucement pied après leur très long séjour au Maroc. Impossible de savoir vraiment s’ils sont contents des ces mois de villégiature. Avec les histoires de tests, de vaccins, leur retour, en tout cas a été plutôt mouvementé. La grande décision qu’ils ont prise là-bas, c’est de se marier. Yann nous a demandé d’être ses témoins.

lundi 7 mars 2022

Lundi 28 février 2022. 18h00

Je suis seul dans l'appartement à Paris. Nous sommes rentrés aujourd'hui de quelques jours chez Claire et Emmanuel. Cela faisait bien longtemps. Amélie est descendue du train à Marseille où elle travaille depuis décembre. Enfin pas tout à fait puisqu'elle partage son temps entre Marseille et Paris. Elle a quitté Liana Levi pour une toute nouvelle maison d'édition, « Le bruit du monde », qu'a créée Marie-Pierre Gracedieu au sein du groupe Editis. Avant Marie-Pierre Gracedieu avait en charge la littérature étrangère chez Gallimard. Et avant encore chez Stock avec Jean-Marc. C'est là que je l'avais rencontrée. Ici, elle publiera aussi des textes français. Ca démarre juste. Les premiers titres sortent le mois prochain. Amélie s'est lancée dans cette aventure avec un bel enthousiasme. Elle est heureuse, confiante. J'espère que personne ne lui rognera ses ailes. Je suis toujours inquiet. Ces déplacements à travers la France compliquent un peu notre existence. A peine. Cela me fait juste un peu bizarre de la savoir si loin par moments. Une éternité que je n'ai pas mis un mot dans ce journal. Ce n'est pas faute d'avoir essayé. Mais, les mois s'entassant, il me devenait de plus en plus difficile de rompre le silence. Par où, par quoi commencer ? J'écoutais la radio tout à l'heure. Voilà déjà quatre jours aujourd'hui que les troupes russes sont entrées en Ukraine et que les combats font rage. Je me suis souvenu de début août 1990. C'était les vacances dans le sud. Marie allait avoir six ans. J'étais parti tôt en voiture chercher le pain et les croissants du petit déjeuner. Et là aussi la radio... L'Irak venait d'envahir le Koweit. Sur un de ces cahiers que j'ai perdu depuis, j'avais écrit : Est-ce que notre temps est venu ? Tout à l'heure, j'entendais un commentateur dire que l'Europe n'avait pas été touchée par la guerre depuis 1945. Il faut croire que ces gens ont tout oublié. Cette année 1990, la gardienne du 43 rue d'Alésia, Mme Kovacevic, rentrait en Yougoslavie, son pays, pour y passer sa retraite. Elle m'avait montré son village sur la carte dans ce qui doit être aujourd'hui la République serbe de Bosnie. Une génération est passée. Pour nous, il ne s'est pas passé grand chose. Va savoir. J'ai repensé au poème d'Aragon. C’était un temps déraisonnable (...)/ Moi si j’y tenais mal mon rôle/ C’était de n’y comprendre rien

(...)

.

jeudi 29 juillet 2021

Lundi 26 juillet 2021. 20h20.

J’ai fait l’aller-retour à Paris. Toujours mes histoires de bague. Peu avant notre départ au Mexique, j’avais finalement trouvé la « remplaçante » de celle que j’avais perdue en novembre. Une intaille XIXe en cornaline représentant un profil de Junon, montée très sobrement. Je m’y étais apprivoisé. Je l’ai perdue aussi. Ou plutôt, il ne m’est resté que l’anneau. Le chaton s’est arraché. Un faux mouvement, un choc. Les soudures n’ont pas tenu. Je m’en suis aperçu un soir alors que je lisais Une étude en rouge à Gabrielle et Antoine. Nous les avions à Carolles pour une semaine. J’en étais à : Gregson avait à sa disposition une civière et quatre hommes. Ceux-ci arrivèrent à son appel ; ils soulevèrent le cadavre et l’emportèrent. Au moment où on l’enlevait, une bague tomba avec un son clair et roula sur le parquet. Instinctivement, j’avais alors regardé mon petit doigt. L’intaille n’y était plus. Nous avons cherché partout. Le lendemain, nous sommes revenus à l’aérodrome de Bréville où Yann avait fait faire un baptême de l’air aux enfants dans son bel avion tout neuf. Nous avons exploré, ratissé. Peine perdue. Le hasard a voulu que je tombe les jours suivants sur une vente d’intailles antiques à Drouot. Il y en avait une particulièrement jolie. Ronde, d’un peu moins d’un centimètre de diamètre. Sur la calcédoine blanche était gravé un petit genius romain ailé, portant une offrande. Un ange passait avant l’heure. J’ai eu la chance d’emporter l’enchère. C’est cette minuscule pierre que je suis allé chercher à Paris aujourd’hui. Comme faisions la première étape des vacances à Veyrier, l’idée était de le confier à Marcus afin qu’il la fasse monter en bague dans l’atelier de sa bijouterie de Mexico. Manière de refermer (pour de bon ?) cette sorte de boucle bizarre. Sauf qu’entretemps, Amélie a retrouvé le chaton disparu dans un improbable recoin de la maison.

Dimanche 25 juillet 2021. 23h00.

D’une lacune l’autre, tout se disperse. Les journées sont comme des grains de sable emportées dans le flot d’un torrent. Je n’en retiens rien.

(…)

.

vendredi 25 juin 2021

Dimanche 30 mai 2021. 22h10.

Nous avions rendez-vous avec Clémence à la terrasse de chez Péret. Elle a été vite rejointe (c’était prévu) par Louise. Et Louise, cela faisait bien un an que je ne l’avais pas vue. La faute à mes trop brefs séjours à Paris. J’étais ravi des retrouvailles. Elle a changé évidemment. Elle va avoir dix-sept ans dans quelques semaines et se dépêtre avec tout un tas de préoccupations dont je ne comprends pas grand chose. Mais je suis sous le charme. Elle est jolie, vive. Elle rit, et déborde d’un enthousiasme communicatif. De retour à l’appartement, je me suis occupé des plantes que j’avais rapportées de Senlis. Mis en godet la pousse toute chétive, toute malingre, trouvée au pied de « mon chêne » en forêt d’Halatte. Et celle aussi d’un des grands marronniers du Cours, juste en face de la maison. Elles rejoindront mon petit arboretum sentimental à Carolles. Pourvu qu’elles s’enracinent. Ca a été une belle journée. Jusqu’ici, mes rapides allers retours à Senlis étaient toujours envahis de mélancolique tristesse. Mais cette fois, dans la douceur de cet après-midi de printemps, j’ai compris, que je n’avais rien perdu là-bas. Qu’en fait je n’étais jamais parti. Que tout était resté si vivant dans mon cœur que j’appartenais encore à cette terre-là, à cette ville qui m’avait vu grandir. Qui m’avait fait grandir. Et que j’étais, à jamais, de mon enfance. Nous reviendrons, n’est-ce pas ?, m’a dit Amélie.

Dimanche 30 mai 2021. 17h20.

Et si nous allions à Senlis ? a proposé Amélie. J’y avais pensé (pour une fois que j’avais la voiture), je n’avais pas osé lui en parler. C’était sans doute trop tard pour les marronniers en fleurs sur le Cours, mais j’avais très envie de retourner là-bas. La dernière fois remontait bien à cinq ans, une fin novembre. Et ce dimanche était si ensoleillé, le ciel si bleu, pur comme l’azur des blasons royaux. Nous sommes arrivés vers midi. Déjeuner rue Bellon dans un restaurant installé en lieu et place du Bazar de la licorne, le magasin aux trésors où j’achetais mes lignes de pêche et mes appâts, les lance-pierres, les pétards, les filets à papillons. Nous avons flâné dans les rues. J’appréhendais un peu, mais sans effort tout m’est redevenu familier. Je me trouvais très doucement accueilli. J’étais chez moi. Je rentrais à la maison. La maison, justement. Je suis bien sûr allé la voir. J’ai aperçu du linge qui séchait dans la courette. Contre le mur grimpait un rosier fleuri. Ca m’a fait sourire. Le présent faisait une jolie boucle avec mes souvenirs. Je me suis rendu compte que nous étions le jour de la fête des mères. J’ai pris la main d’Amélie.

mercredi 2 juin 2021

Samedi 29 mai 2021. 20h00.

C’était la communion de Gabrielle. Sa première communion. La cérémonie avait lieu dans l’église Stella matutina, sur les hauteurs de Saint-Cloud. Un édifice des années 1960 à toiture de cuivre en forme d’étoile. Bois et béton, vitraux géométriques. Nous y étions déjà venus en octobre pour la confirmation de Thomas. Je ne suis pas très sensible à ces architectures-là. Marion et Jérôme étaient ensemble, bien sûr, pour l’occasion. Il y avait aussi, petit comité, Véronique, la mère de Marion, Gilles, son frère, et son épouse Laurie. Sa sœur Juliette aussi. Messe à la guitare, sermon un peu niais à l’adresse des enfants. C’était hélas prévisible, mais quelle pauvreté de la liturgie, du discours. Gabrielle était jolie avec sa petite robe blanche, sa couronne de gypsophylle posée sur ses cheveux blonds. Prends ma couronne, je te la donne/ 
Au ciel n'est-ce pas, tu me la rendras. Pourquoi ne chante-on plus cela ? Déjeuner simple rue Alphonse-Moguez. Gabrielle a ouvert ses cadeaux. Camille, sa marraine nous avait confié pour elle une médaille en argent de Notre-Dame de Guadalupe. Nous lui avons offert un petit bracelet (mexicain) des Vierges protectices, mais aussi des accessoires de pâtisserie, sa nouvelle passion, avec un tablier « Harry Potter » portant l’écusson de Griffondor. Gabrielle a dévoré la série de J.K. Rowling il y a déjà un moment. Elle est une grande lectrice. Je m’efforce de la fournir. Récemment je lui ai posté une dizaine de Roald Dahl qu’elle a tous terminés. Je vais lui faire un nouveau paquet avec les trois romans de Frances Hodgson Burnett (La petite princesse, Le petit lord Fontleroy et Le jardin secret). Ca devrait lui plaire.

Vendredi 28 mai 2021. 22h50.

Arrivée cauchemardesque à Paris. Cela faisait un moment que je n’étais pas venu en voiture. Les restrictions de circulation mises en place par la mairie dépassent tout ce que l’on peut imaginer. Ca a mal commencé. Arrivé par la porte de Sèvres, J’ai pris les Maréchaux et tourné un peu plus loin à gauche rue Desnouettes (il y a une poste et j’avais du courrier à mettre) pour rejoindre la rue de Vaugirard. Sauf qu’à l’angle de la rue de la Croix-Nivert, je me suis retrouvé avec une portion de 50 mètres de chaussée interdite, sauf aux vélos, alors que le sens de circulation continuait juste après. J’ai hésité, mais j'ai fait finalement comme celui qui me précédait, j’ai passé outre. Pas vraiment fier. Quel incompréhensible embrouillaminis. Quant à la rue de Vaugirard, elle est très vite réduite à une seule file matérialisée par des plots jaunes et des rails en béton. Personne ne parvient à avancer. La voie ne s’est dégagée qu’après la rue de Rennes. J’ai retrouvé Amélie au Luxembourg. J’avais mis plus d’une heure pour venir du XVe. Dîner à Auteuil chez Astrid et Lahlou (nous y sommes allés en taxi). Nous y avons retrouvé Clémence. Et ça a été une très jolie soirée…

Jeudi 27 mai 2021. 19h40.

Je suis bien évidemment en retard pour mes papiers. J’avais proposé à Raphaëlle d’emporter des devoirs de vacances au Mexique. Heureusement (elle me connaît bien) qu’elle n’a pas trop compté dessus. Mais j’avais fermement l’intention de m’y mettre dès le retour. Sauf que, à peine nous étions arrivés à Carolles, encore dans les vapeurs du décalage horaire, je suis me suis retrouvé bizarrement malade. Un genre d’empoisonnement, dû peut-être au plateau repas d’Aeromexico (¿ pasta o pollo ?), sinon à une mauvaise huître de notre premier déjeuner. Va savoir. Je me suis traîné quinze jours. Une vraie loque. Me reste donc à terminer quelques chroniques. Un petit bouquet de brèves et La vie des morts de Laclavetine. Un peu profond ruisseau... de Catherine Millot aussi. Je sais, ce ne sont pas ce que l’on pourrait appeler des textes divertissants. J’ai emmené la chienne chez Séverine. Je pars à Paris pour le week-end. En voiture.

- page 5 de 128 -