C’est loin Saint-Cloud. Une heure et demie du centre de Paris. À pied jusqu’au tram, puis un bus, puis le métro. Amélie partait travailler. Moi aussi, tous les jours, je fichais le camp. Je ne me souvenais plus à quel point j’avais la banlieue en détestation. J’y étouffe d’ennui, envahi d’une nauséeuse angoisse. Tout s’est passé gentiment, affectueusement avec les enfants. Oui, vraiment affectueusement. N’empêche, je les ai trouvés, comment dire ?, un peu absents d’eux-mêmes. Comme embarrassés, empêchés, de confuse tristesse. Gabrielle aura bientôt 14 ans. Antoine entre en sixième l’année prochaine. Je ne sais pas bien comment les accompagner. Il faudrait les aider à apprendre, à se cultiver, à être curieux. Nous emmenons quelquefois Gabrielle au théâtre. Mais il lui manque des bases, du fond. Nous ne sommes pas assez présents. Je ne suis pas assez présent avec elle. Il reste si peu de temps. Ces quelques jours me l’ont particulièrement fait ressentir. Au quotidien, nous avons fait des efforts. Ils en ont fait beaucoup aussi je crois. Sinon, j’ai enchaîné les rendez-vous, les déjeuners. Avec Anne Bourguignon et Marie Clerc au Rostand, avec Fabienne au Bouquet d’Alésia. J’ai fait l’intermédiaire pour le dernier manuscrit de François Marchand auprès de Pascale. Je suis passé rendre visite à Nicole chez elle dans le XIXe pour l’organisation du soixante-quinzième anniversaire de Caractères. Et Amélie m’a invité à Oui, mon général la belle brasserie de la rue du Général-Bertrand. Premières asperges !