Vendredi 1er novembre 2024. 16h50.
Par Xavier Houssin le mercredi 4 décembre 2024, 13:44 - Lien permanent
Apolline a treize ans aujourd’hui. Son enfance la quitte doucement. Elle ne s’en aperçoit pas et nous plus. Moi non plus surtout. J’ai l’impression, avec elle, de n’être que gentil, seulement gentil, très gentil. J’aimerais tellement lui offrir davantage. Comment dire ? Être pleinement son parrain. C’est un rôle que je prends tant à cœur. J’en mesure l’importance et la gravité. Je ne l’ai pas toujours fait dans ma vie. J’ai pourtant déjà été parrain. D’Antoine, le fils de Pierre, l’ami si proche, si cher, de mon adolescence avec qui je récitais du Ferré à tue-tête. D’un autre Antoine (quoique, à ma grande honte, je ne sois pas si sûr du prénom), fils de Christine, la mère d’Aurélie, une copine de Marie en primaire. Perdus de vue. Je les ai gâtés, petits, avant de les oublier. Avant qu’on s’oublie. J’avais rendez-vous au Rouge limé, une brasserie du XIème avec Lanwenn Huon. Elle vient de reprendre le poste de Juliette aux pages de littérature française du Monde des Livres. Avant, elle travaillait à Critique la revue des éditions de Minuit. Nous avons parlé une bonne heure. Je lui ai fait toutes mes propositions de dernier trimestre : Un jardin pour royaume de Gwenaëlle Robert aux Presses de la Cité, Derrière la nuit, l’usine de Robert Piccamiglio à la Fosse aux Ours, Une conque à l’oreille de Nicolas Deleau chez Klincksieck, Spleen au lavomatique de Valère-Marie Marchand chez Héliopoles et Flânes dans la Nouvelle Athènes de Bénédicte Cartelier au Temps qu’il fait. Pas certain qu’elle puisse en retenir quelque chose tant il semble que les pages sont embouteillées. Quant à janvier, je n’ai rien vu pour l’instant qui m’intéresse.