Comme l’année dernière, c’est la première étape des vacances. Comme l’année dernière, nous profitons quelques jours de l’hospitalité généreuse de Virginie et Marcus. Toutes les filles étaient là (Camille est arrivée le soir de Mexico, via Paris et Genève). J’ai trouvé Victoria et Valentine incroyablement changées. Seize et dix-huit ans. Mon Dieu, comme il est bien loin le temps où je leur lisais des histoires le soir, celui où elles attendaient mes lettres. Celui de toute leur enfance attentive et curieuse. Aujourd’hui, très peu de livres, et leur correspondance se cantonne à des photos, à de très courts messages sur les réseaux sociaux. Elles sont emportées par la brise insouciante de leur jeunesse. C’est tant mieux pour elles. Quelque chose de nouveau commence. Là, je n’ai plus à leur tenir la main. A vingt-deux ans, Camille, après ses années d’études en biologie au Canada, cherche encore sa voie. Elle a traversé des chagrins d’amour dont je sais bien qu’il ne faut jamais les prendre à la légère. Que vont-elles devenir ces trois-là ? Mon inquiétude est à l’aune de l’infinie tendresse que je leur porte depuis toujours. Comme je vieillis. Reste Apolline, ma filleule qui entre (déjà) en cinquième. Elle est vive, enjouée, avide d’apprendre et de comprendre. J’ai tant à faire encore avec son bel âge. Et au-delà bien sûr. J’ai à cœur mes engagements à son baptême, le 28 juillet 2012 dans la petite église de Veyrier. Dîner sur la terrasse au soleil couchant. Ici Amélie se trouve en heureuse famille. Son bonheur simple est tellement beau à voir.