Il y a quinze jours, Apolline a eu un accident en répétant, chez elle, une figure acrobatique pour un concours de gymnastique. Beaucoup de peur et beaucoup de mal aussi puisqu’elle s’est fracassé la barre en pleine figure. Traumatisme et dents cassées. On l’a soignée en urgence. Et plutôt très bien. Elle a été, m’a dit Marcus, impressionnante de courage au fil de toutes les douloureuses séances de chirurgie réparatrice qu’elle a subies. Ça ne m’étonne pas. Toute petite, tout bébé, elle manifestait déjà une volonté, une force, un calme déterminé incroyable. Elle est exceptionnelle ma filleule. Elle va avoir douze ans. Nous allons la retrouver, avec ses sœurs, à la mi-juillet à Veyrier. D’ici là, j’ai promis de lui écrire, là-bas, une lettre par jour. Aujourd’hui, j’ai expédié le courrier n° 13. Je lui parle, en trois quatre lignes, de L’homme qui a perdu son ombre et de la bourse de Fortunatus. Je lui raconterai l’histoire quand nous nous verrons, si elle en a envie.