J’étouffe. J’ai la poitrine qui siffle. Comme chaque année à la même période j’entame ce curieux chemin de croix de la mort de ma mère. Une alerte, un rappel physique de l’anniversaire du deuil. Elle est partie, les bronches noyées dans la nuit du 29 au 30. Seize ans. Je ne me fais toujours pas à cette absence. Et mon corps le redit. Amélie part en Bretagne jeudi pour une tournée de rencontres avec Christian Astolfi. Elle ne viendra pas à Carolles cette semaine. Je serai seul et d’une certaine manière, c’est mieux. Je lui impose déjà tant d’abattement, de lassitude. J’ai du travail. Pour le Festival de Nice, pour Nicole. Raphaëlle m’a commandé un papier sur le roman de Beatrix Beck, La décharge, reparu aux éditions du Chemin de fer. Il y a aussi Chassignolles, bien sûr. Mais je me sens incapable de faire quoi que ce soit.