Juliette m’avait invité dans un restaurant japonais de la rue du Sabot. Deux ans que nous ne nous étions pas parlé. Sauf une fois au téléphone. Je lui ai bien sûr donné des nouvelles de Chassignolles. Ce n’est pas tant qu’elle « attende » ce livre, mais elle doit pouvoir compter dessus. Depuis le début du projet, je n’ai pas cessé de me prendre les pieds dans tout un tas de petits obstacles. Des trois fois rien. Je trébuchais. J’avais fini, comme je le fais souvent, par m’asseoir et attendre. Pourtant j’ai réussi petit à petit à me désencombrer des soucis historiques (grâce à Stéphane Audoin-Rouzeau), géographiques, locaux (grâce à Françoise Aben), de m’affranchir de ce qui restait de pesanteur familiale (grâce à mes oncles Georges et René). L’affaire a commencé à prendre forme. Reste qu’il faut que j’aille sur le motif. Je n’ai peut-être pas besoin de retourner dans l’Indre, mais il faut que je me rende à Houplines où est née Angèle, où elle a passé son enfance, sa jeunesse. J’avais contacté, il y a longtemps, une Mme Morel, secrétaire de l'association d'histoire de la commune. Je vais la rappeler avant de faire le voyage là-bas. Juliette ne m’a rien demandé, mais je me suis entendu dire que je devrais avoir fini le manuscrit à la fin de l’année. J’avais rendez-vous chez l’ophtalmo à cause de ces lunettes avec lesquelles je vois moins bien de loin avec que sans. Refait toute une batterie de tests. Comme je m’y attendais, ce n’est pas la faute de la dame (sa prescription est parfaite) mais celle de mes yeux. Vous n’avez pas assez de larmes m’a-t-elle dit en me prescrivant un collyre. Pas assez de larmes ? Ah… Elle a accepté, malgré tout, que l’opticien refasse les lunettes avec simplement des verres de lecture. Je suis allé voir Nicole chez Caractères. La maison est toujours de la rupture, mais elle tient, elle tient. Je lui ai promis un court texte sur Amir Parsa. Pour quand, grand Dieu ?