J’avais une grosse pile de livres à caser dans la bibliothèque. Je ne pensais vraiment pas que j’y passerai presque la journée. C’est que ça ne rentre pas. Que ça ne rentre plus. Le dernier rangement (et le seul d’ailleurs, car avant tout était flanqué n’importe comment) date de 2014. Il avait duré une semaine entière et j’avais dû me séparer de je ne sais plus combien de volumes. De beaucoup. Nous avions choisi à l’époque (et nous ne changerons pas !) un classement alphabétique. Avec d’un côté la littérature contemporaine (XXe et XXIe siècles) et de l’autre la littérature « ancienne » (des Grecs au XIXe). Plus des étagères thématiques (la poésie, la botanique, la cuisine, les polars…). Ce n’est pas idéal, mais le moyen de faire autrement ? Il y a des rayonnages dans toutes les pièces sauf dans les toilettes et les salles de bain. Là, j’ai monté, descendu, les tablettes le long des crémaillères, poussé les livres d’une étagère à l’autre, pour me retrouver à la fin avec, de Virginia Woolf à Stefan Zweig, un triste rang de sans logis. Bon, il n’y a vraiment plus de place. Il va falloir faire des coupes sombres. Avec tout cela, je ne suis pas allé à la messe des Cendres à Jullouville. En y repensant, c’est peut-être aussi bien. Je préfère de loin le Memento, homo, quia pulvis es et in pulverem reverteris au Convertis-toi et crois en l’Evangile d’aujourd’hui. Et après une messe tiède, je sais pertinemment que je ne serai pas allé partager le bol de riz et la pomme à la salle paroissiale. J’ai prié comme j’ai pu. Ouvert le petit recueil des Maximes et avis spirituels de saint Jean de la Croix. Demandez en lisant et vous obtiendrez en contemplant…