Salon du livre de Levallois. Je n’étais pas vraiment chaud. Je savais que je ne participerais même pas à un un débat et que j’allais me retrouver coincé derrière une pile de livres à attendre le client. J’ai une sainte horreur de ces espèces de foires aux auteurs. Il y règne une confraternité un peu poisseuse, et, en ce qui me concerne, c’est, généralement une cruelle leçon d’humilité, vu que les lecteurs ne se bousculent pas pour me demander des dédicaces. Mais Agnès, chez Grasset, avait un peu insisté et puis surtout, Amélie m’accompagnait et je savais que j’y retrouverais Michel. Nous avons d’ailleurs déjeuné ensemble, avec Françoise, son épouse, juste avant de rejoindre la mairie où se tenait l’affaire. Tout s’est passé comme je le pressentais. Les gens passent, prennent timidement un livre, lisent ou font semblant de lire la quatrième, esquissent un pâle sourire et passent leur chemin. Pesant ennui. Allez, j’ai signé quelques exemplaires. J’ai vu des visages amis (Cécile et son compagnon), et fait mes civilités, à Stéphanie Janicot, à Evelyne Lever, à Pierre Péju, à Etienne de Montéty, à Olivier Bellamy. Agnès Clancier est venue me parler du Corps de Sankara, son dernier roman. J’ai fait un nœud à mon mouchoir pour ne pas oublier de le regarder à nouveau. Prévoyant, j’avais pris avec moi quelques cartes et quelques enveloppes. J’ai rattrapé un peu le retard de mon courrier. Parti le plus (décemment) tôt possible. Il tombait une pluie glacée. Diem perdidi. Heureusement, le soir, nous dînions chez Antonie et Vincent. Pour Suzanne qui avait tant aimé Les malheurs de Sophie, j’avais apporté Les petites filles modèles.