J’ai abandonné le livre toute une grosse semaine et je ne suis pas sûr de bien savoir m’y remettre. Il faut que je le réapprivoise. Je suis parti à Paris mercredi de la semaine dernière après avoir confié la chienne à Brigitte et Yann. La Harpe est contente, elle leur fait la fête. C’est sa deuxième maison. J’avais rendez-vous jeudi avec Nicole pour participer avec elle à une émission de RCJ sur l’Oeuvre complète de Bruno Durocher. Enregistrement en plusieurs séquences avec Paule-Henriette Lévy, la directrice d’antenne. Même à peine, ça m’a fait plaisir, vraiment, de refaire un peu de radio. Pour le reste de mon séjour, j’ai panaché des consultations de médecins (encore), des rendez-vous de travail (histoire qu’on ne m’oublie pas) et d’amitié aussi. Vu Raphaëlle qui m’a rechargé en commandes pour Le Monde, parlé des parutions d’automne avec Anne-Sophie, avec Nathalie. Déjeuné avec Pascale, avec Juliette. Pris un verre avec Diane, un café avec Laurence. Je fais des efforts et je m’en veux de me retrouver à en faire. Je me sens comme un Huron là-bas. Il faut vite réagir avant que je m’ensauvage complètement. Du coup, j’ai pris la résolution de revenir tous les mois à Paris. Mais trois jours. Pas plus. Nous avons dîné avec Marie pour son anniversaire. Je voulais l’inviter chez Moissonnier. Hélas la maison est définitivement fermée. Philippe et Valérie Mayet sont repartis dans leur Jura. Il paraît qu’elle, surtout, en avait assez. J’ai voulu réserver à l’AOC, un peu plus haut dans la rue des Fossés-Saint-Bernard, mais j’ai appris que le lieu avait été racheté par le propriétaire d’une compagnie de bateaux-mouches. A éviter par précaution. Je me suis replié sur le Bistrot de Paris, rue de Lille. Là aussi l’adresse m’est apparue changée. Le personnel de salle n’était plus le même, la carte différente, un rien prétentieuse. Ce ne doit plus être Jean-Gabriel qui gère cette affaire-là. Bon, malgré tout, il y avait pire et nous avons passé une bonne soirée. Déjeuner dominical le dimanche chez Marion et Jérôme. Tous deux ont l’air d’être un peu en paix en ce moment. Les enfants se sont montrés gentiment turbulents. Où est La Harpe ? a demandé Antoine. Je pense que nous les récupérerons tous les deux pour les vacances de la Toussaint. Nous sommes rentrés à pied de Saint-Cloud. Une bonne dizaine de kilomètres (j’ai étonnament marché, seul et avec Amélie, pendant ces quelques jours). Comme nous arrivions rue Saint-Dominique, j’ai vu que la Fontaine de Mars était ouverte. Là au moins pas de grand risques à courir. Même si le restaurant est passé de mains en mains depuis le milieu des années 1970 où j’y allais avec mon père (nous buvions le cahors de la maison), même s’il a été agrandi, même si Obama y a dîné en famille lors de sa visite de 2009, amenant ainsi, derrière lui, toute une clientèle d’Américains qui s’y précipitent de retour de la Tour Eiffel, même si plein d’autres choses encore, je continue à m’y sentir bien…