J’ai envoyé le papier sur le roman de Michel Bernard. C’est étrange comme j’étais passé à côté de tous ses livres. J’avais effleuré Les forêts de Ravel, à peine ouvert son Pour Genevoix en 2011. En 2003, Jean-Claude Pirotte m’avait fait parvenir, sûr que ça me toucherait vraiment, Comme un enfant au Temps qu’il fait. Je ne l’ai pas lu. Comment ai-je pu ne pas m’arrêter sur ces textes ? Aujourd’hui, je remonte le temps perdu. Et tout m’est proche, excessivement proche. Il parle de la France de ma mémoire, celle de mes grands-pères, celle de mon père, celle que j’ai apprise et si tardivement comprise. Celle des tranchées de la Grande Guerre, et des combats, et des idées d’avant. Celle de la terre et des morts. Ses Deux remords de Claude Monet évoque les douloureux fantômes de sa vie, entrés avec lui dans l’éternité. On chasse sans doute ce qui trop vous ressemble.