C’est bien de se réveiller en Angleterre. Je suis là-bas dans une nostalgie heureuse. Mes sensations, mes perceptions se retrouvent en correspondance avec tellement de mes années d’enfance : tous ces étés passés à Chigwell chez Mr. et Mrs. Palmer. J’ai l’impression que rien n’a changé. Et de fait, pas grand chose. En tout cas bien moins qu’en France où la laideur « moderne » envahit même les campagnes. Nous avons marché jusqu’aux Downs Malvern, le collège de Camille. Victoria et Valentine étaient impatientes de revoir leur grande sœur. Dans leur hâte, de loin, elles croyaient la reconnaître partout. C’est qu’il y en avait des gamines blondes à queue de cheval, vêtues du blazer bleu, du chemisier blanc et de la jupe écossaise bleue et verte de l’uniforme… Oh non, ce n’est toujours pas elle ! Elles ont fini par la retrouver. Embrassades, embrassades et embrassades. How touching it is, m’a dit une dame en tailleur rose. Nous nous sommes mêlés aux familles pour rejoindre le gymnase où avaient lieu les cérémonies de fin d’année. Discours, chants, musique et (interminables) remises des coupes et des diplômes. L’assistance était béate. Nous aussi. Après les adieux à ses amies, Camille a emmené ses sœurs visiter le collège. J’ai cueilli quelques tiges de fuschias dans les plates-bandes. J’espère que les boutures prendront.