Amélie avait une réunion à la mairie. Elle en est revenue avec tout un tas d’affiches et de prospectus pour les marchés des 23 et 30 décembre à Carolles (« vin chaud et animation musicale… »). Elle est partie avec Virginie en distribuer à Jullouville sur… le marché. Et tenter d’y convaincre d’autres commerçants de se joindre à la vaillante petite équipe qui déplie ses étals, beau ou mauvais temps, chaque jeudi dans le centre du bourg depuis mi-juin. Ce marché joliment révolutionné la vie du village. Les gens s’y recontrent, se reconnaissent, bavardent. On y est bien, très simplement. Rien à voir avec ce qui se passait avant, quand deux pauvres marchands attendaient le rare chaland, isolés sur l’affreux parking de la mairie. J’ai travaillé tout l’après-midi. Renaclé. Réécrit. Annick et Norbert se sont arrêtés à la maison. Des voisins leur avaient confié leur chien pour le week-end. Une sorte de yorkshire un peu tremblotant. Mais à peine l’avaient-ils ramené chez eux que l’animal, pourtant vieillissant (il fallait paraît-il soigner son régime, lui mettre des gouttes dans les yeux) s’était glissé dehors par la chatière et, s’aplatissant sous la grille d’entrée, avait pris la poudre d’escampette. Ils avaient battu la campagne, demandant aux villas, interrogeant les promeneurs. Impossible de le retrouver. Le soir était tombé depuis un moment qu’ils cherchaient encore. Nous les avons gardé à dîner, histoire de leur changer (un peu) les idées. Et comme ils repartaient toujours inquiets de la disparition de la bestiole, nous leur avons fait un bout de conduite, appelant à qui mieux mieux dans le noir Sonic !, Sonic ! (drôle de nom…). Sans résultat. Nous avons continué jusqu’au bout de la route de la Croix Paquerey. La nuit était claire. Demain, il fera beau.