Toujours les feuilles mortes. Les arbres sont maintenant presque nus. J’ai nettoyé le jardin pour l’arrivée de Laurence. Elle sera demain à Carolles pour les Rencontres littéraires avec son livre Une vie à soi. Plus elle avance, plus son écriture devient intime. Comme une douce et têtue divulgation. C’est infiniment troublant. Beau. Dans ce dernier texte, elle raconte ses propres retrouvailles. Il a suffi d’une visite (par hasard) à une exposition des œuvres de la photographe américaine Diane Arbus pour que s’enroule, au-delà du temps, une fulgurante connivence avec cette femme et son œuvre. Et pour que cette sororité étrange la rende à elle-même. A sa vie et à son travail d’écrivain. J’avais écrit cela, ou presque, dans Le premier pas suffit. Qui s’en souvient ? Je serai bientôt oublié. Comme mon pauvre La Harpe.