Hier Jean-Marc Jungers m’avait envoyé un petit message : Votre icône est prête. Je suis allé la chercher ce matin. Alors, qu’est-ce que vous en pensez ?, m’a-t-il fait assez content. Il peut l’être… De derrière le vieux vernis sale est apparue une scène d’une infinie délicatesse de tons. Magnifique. Troublante. A y regarder bien à présent, je ne pense pas qu’il s’agit d’une Annonciation. On y voit un ange tenant une épée, probablement l’archange saint Michel et, à son côté, une sainte, avec contre son cœur la croix du Martyre et à la main l’épée de son supplice. Sainte Agnès de Rome ? Sainte Catherine d’Alexandrie ? Il faudrait que quelqu’un puisse me traduire ce qui est écrit en cyrillique. Enfin, il y a, au dos, ce petit bout de papier collé en memento. On y lit : Tableau pris par auguste Barth. Aubier Voltigeur au 86e de ligne – 2e bataillon dans une maison de Sébastopol, le jour de l’entrée de l’armée française dans la ville en ruines. C’était en 1855. Je suis arrêté quelques numéros plus bas dans la rue des Juifs au Détour, la librairie de Fany Héquet et Raphaël Naklé où il y a un très beau rayon jeunesse. Acheté le cadeau pour les sept ans de Neela, mardi, et une histoire de loup et de portes qui claquent pour Alice, la petite-fille de Monique et Jean-Marie qui m’ont invité à dîner ce soir.