Georgette est morte aujourd’hui. J’avais parlé au téléphone avec Josette dans la matinée. Elle est toujours là, tu sais. Annick et Norbert étaient venus à midi prendre un verre. Nous sommes partis à l’hôpital aux alentours de 14h00. J’ai rappelé en route pour les nouvelles. Un blanc au bout de la ligne. C’est fait. Elle est partie. Dans la chambre, nous avons retrouvé Josette et Jean-Claude. Et Fanny qui avait les yeux rouges. Si peu à se dire. Si peu à faire. Nous lui avons pris la main. Embrassée sur le front. Oh, cette blancheur déjà irréelle de la peau. Les narines pincées. La bouche tombante et serrée. Un rien de temps après, ce n’était plus vraiment elle. J’ai posé sur le lit le bouquet de roses minuscules que nous lui avions acheté ce matin au marché de Jullouville. L’aumonier est venu. Nous avons récité les prières. Le Notre Père. Le Je vous salue Marie. Avec Josette et Amélie, la journée s’est passée en démarches. Au funérarium de l’hôpital, chez Guérin, l’entreprise de pompes funèbres de Granville qui avait déjà enterré mon père, puis ma mère. Choix du cercueil, du capiton, de la croix, des poignées. Tout au plus simple s’il vous plaît. Nous avons rédigé les faire-parts : René et Georges Lapierre, ses frères ;/ Josette Cauterman, sa nièce ;/ Xavier Houssin, son neveu et filleul ;/ ses autres nièces, neveux, filleules et leurs familles… Restait la date de la cérémonie et je tenais à une messe. Pas facile, a glissé M. Guérin. Vous savez qu’il y a de moins en moins de prêtres. Maintenant, ce sont souvent des laïcs qui se chargent des funérailles. La nuit commençait à tomber. J’ai passé un coup de fil à Jean-Luc, au presbytère de Donville. On peut venir te voir ? Ma tante vient de mourir. J’ai besoin de conseils.