J’ai reçu un message de Laurence, inquiète. Il y a plus de quinze jours maintenant qu’elle m’a fait parvenir le texte qu’elle fait paraître en janvier aux Busclats et je ne lui en ai toujours rien dit. Quelle peine que ton silence, m’écrit-elle. J’ai honte. Moi qui sais tellement ce que c’est que l’attente. Je lui ai répondu tout de suite. Comment lui expliquer qu’il ne s’agit pas d’indifférence, ni que j’aurais sur son livre je ne sais quel avis négatif que je voudrais lui taire. Je me sens pris en ce moment dans une parenthèse grise. Je n’en bouge plus. Je m’y traîne. Et Laurence qui sait si bien dire l’essentiel. L’inquiétude et l’espoir. Le temps regagné. Comment de mot en mot, on parvient à se redresser. Je me sens si vide.