René a téléphoné pour donner des nouvelles de Georgette. Il s’efforce de parler avec détachement. Comment dire ? Elle s’en va doucement... Depuis hier, on l’a installée dans une chambre seule. Elle dort la plupart du temps. Tellement faible, tellement à bout de souffle. A l’hôpital d’Avranches, il y a encore un aumonier. Un vieux prêtre. Il est venu lui rendre visite. Selon René, elle lui aurait demandé : Je veux l’absolution. A quels pauvres péchés pensait-elle encore ? Depuis des années, sa vie s’était renfermée dans le minuscule rez-de-chaussée qu’elle habitait rue de Poste. Là où elle avait trouvé refuge après que sa propriétaire avait vendu sa maison. Plus de jardin. Elle cultivait ses plantes dans la cour. Des pots, des jardinières. Nourrissait les oiseaux. Et les jours de soleil, elle se faisait de lentes promenades. La mairie, le camping, le bout de l’Humelière. Mais quels péchés, Mon Dieu...