Ce matin, j’avais une dizaine d’étudiants de plus que prévu. Je les ai mis en garde. Je ne suis pas sûr de pouvoir garder ceux qui ne sont pas officiellement inscrits. - Mais si, mais si, c’est fait. On nous a dit que vous auriez bientôt une nouvelle liste. Alors… De toute façon, je ne me vois pas refuser du monde. On s’arrangera. Comme tous les ans. Quel foutoir que ces inscriptions pédagogiques… Je me souviens à quel point c’était déjà compliqué lors mon (bref) passage à Censier. J’avais leur âge. La fac ne m’est vraiment pas un bon souvenir. Je m’y sentais perdu. Je ne comprenais rien. Donner des cours ici, c’est ma petite revanche. En sortant, je suis allé chez Caractères. Nicole m’avait laissé plusieurs messages. Elle a eu une série de problèmes avec la couverture du tome 2 des Œuvres complètes de Durocher : sur la tranche, il est imprimé « Poésie » à la place de « Prose ». La photo, trop pâle aurait dû être retravaillée… J’ai cru que je devenais folle, dit-elle. Du coup tout est retardé. La date de sortie, les envois presse. En attendant, je vais commencer à travailler sur le volume suivant : le théâtre. Je suis allé chercher Amélie place Paul-Painlevé. Direction Deyrolles, rue du Bac, où Béatrice avait organisé une petite réception pour la sortie chez Gallimard de Taxidermie, le livre d’Alexis Turner. Je fréquente d’habitude la boutique pour acheter mes fournitures entomologiques : épingles, pinces, pochettes en cristal, rouleaux de bandes à étaler... C’était amusant d’y être un verre à la main, au milieu des animaux empaillés et des collections. Bavardé avec Elisabeth de Farcy, l’éditrice française et Tristan de Lancey qui avait dirigé l’édition chez de Thames and Hudson. Alexis était venu de Londres avec sa femme, Catherine. Nous nous sommes retrouvés avec un vrai plaisir. Venez nous voir à la maison ! Et pourquoi pas ? Mais j’ai déjà le papier à écrire. Nous avons terminé la soirée au « pot » des auteurs de chez Buchet qui avait lieu dans l’appartement de Vera, quai aux Fleurs. A peine eu le temps d’embrasser Mercedes sur le seuil (elle partait comme nous arrivions). Sinon, j’ai revu tout le monde. Ou presque. Il y avait Philippe, Marie-Hélène, Daniel, Bernard, Caroline, Cookie… C’est avec eux que j’ai fait mes premiers pas d’écrivain. Quelle drôle de famille. Pascale m’a présenté à Sophie van der Linden dont j’ai beaucoup aimé le premier roman, La fabrique du monde. Discuté un bon moment avec Jean-Benoît Patricot. Je suis passé par Carolles cet été avec ma femme. – Mais pourquoi vous ne vous êtes pas arrêtés ?