Marie m’avait récupéré dans un vide grenier de son quartier un hérisson et une petite tortue terrestre naturalisés. Je les ai installés dans le couloir avec la tête de brochet offerte par Brigitte. L’espace commence à être un peu occupé maintenant. Si je veux accueillir d’autres spécimens, il faudra sans doute bouger des livres. Mais tout ce bestiaire m’enchante. J’espère que les petites en juillet ne le trouveront pas menaçant. Virginie, la tapissière a téléphoné. Elle avait terminé les rideaux de mon théâtre de marionettes. Pour la scène, m’a-t-elle dit, j'ai utilisé des chutes du grand rideau rouge de la salle des fêtes. L’ensemble a belle l’allure. Reste à écrire quelques historiettes. Et surtout à m’entraîner. Je suis passé embrasser Georgette. Michèle, qui a tenu longtemps le ménage de ma mère, était venue lui rendre visite. Nous avons parlé de Germaine, sa tante qui avait le même âge que mon père, et à qui, paraît-il, il tirait les nattes sur le chemin de l’école. Oh, qu’est-ce qu’elle m’en a raconté ! -Je vais venir vous voir à Groussey, Michèle. Il faut qu’on continue cette conversation…