Lionel-Edouard Martin était de passage à Paris. Nous nous étions, comme l’année dernière, donné rendez-vous au Sauvignon. Se voir une fois par an, ce n’est pas si mal. Poète, romancier, traducteur, il vit en Martinique où il enseigne à l’université de Fort-de-France. Il s’est passé du temps avant que nous nous rencontrions. J’avais écrit un papier en 2007 sur Deuil à Chailly, paru chez Arléa. Il y racontait les quelques lents jours suivant la mort d’un très vieil homme, de l’organisation de ses obsèques à la fosse refermée sur des silences et des secrets. J’avais été emporté par ce récit à l’écriture simple, veinée, solide. Marquant une absolue différence avec tant de publications par l’infini respect des mots et des sens qu’on leur donne. J’ai découvert ses autres textes. Ceux d’avant, ceux d’après. Je ne sais plus bien comment nous en sommes venus à nous parler. Au Sauvignon, nous sommes restés un moment. Nous avons partagé une bouteille de Quincy, plus un ou deux autres verres. Le temps de causer un peu de nos livres, de nos vies. Des gens qu’on aime et de ceux qu’on aime moins. Il vient de traduire des poètes latins des XVe et XVIe siècle. Je l’ai quitté à regret. On se reverra. Peut-être avant l’an prochain…