Il manquait plein de monde à cette table ronde. Pas de Richard Ducousset, pas de Marie Chaudey. Pontalis n’avait pas envoyé la moindre lettre. En fait, nous avons presque bavardé à bâtons rompus. Presque. Je me fais des mondes à chaque fois de ces animations. Toujours l’impression d’être à-côté de la plaque. Mais comme les intervenants, le public, ont l’air contents, il vaudrait mieux que j’arrête de me torturer. Suivi le reste des Rencontres dans l’après-midi. Ecouté Patrick Deville, applaudi Françoise Henry qui a arraché de l’émotion à un débat sur « les amis écrivains » de Sylvie Germain, où elle était la seule à connaître l’œuvre vraiment. Nous avons quitté le théâtre et sommes allés nous promener dans Guéret. Mais bien qu’étant le samedi en fin de journée, la ville était totalement déserte. Pas un passant. Les boutiques fermées. Curieuse sensation. Nous avons échoué dans un salon de thé du quartier piéton où nous étions les seuls clients. Ecrit quelques cartes postales. Au dîner, nous avons raconté notre périple étrangement solitaire à travers les rues. Vous savez, nous a dit Philippe (un ami de Marianne d’ailleurs…) qui s’occupe des captations images et son de ces journées, je passe l’année entre ici où vit ma mère et Paris et j’ai quelquefois l’impression, en arrivant, qu’une bombe à neutrons a fait disparaître les habitants. Tout est intact mais il n’y a plus personne. A y réfléchir, je ne suis pas certain de détester…