(Ca va mieux…) J’ai rédigé la préface pour le tome « Prose » (Les mille bouches de l’homme) de l’Oeuvre complète de Bruno Durocher. Je ne suis pas vraiment convaincu de l’utilité de ce texte. Il me semblait d’abord que ce que j’avais écrit en ouverture du premier volume suffisait. Mais Nicole a insisté. Beaucoup. J’ai fini par penser qu’elle avait peut-être raison. Du coup, je me suis focalisé sur La foire de Don Quichotte, cette fresque qu’il avait commencé d’écrire à dix-neuf ans, perdue dans la guerre et les camps, réécrite, de mémoire, en français vers 1947. Disparue dans la faillite de Caractères alors qu’il était retenu dix ans en Pologne. Et enfin reprise et rééditée en 1972. Cette prose lyrique fait le creuset de son œuvre. Ta vision, écris-la, clame la voix de l’Apocalypse à saint Jean réfugié à Patmos. Toute la spiritualité de Durocher, entre colère et confiance, se rassemble ici. Il avance et voici qu’approche de lui le cheval ardent de Don Quichotte. Ils se regardent dans les yeux. Le cheval secoue sa crinière et l’invite à monter sur la selle. Ses jambes agiles s’apprêtent à parcourir mille horizons et mille mirages. L’espace est devant lui comme une ligne droite. L’homme se tient immobile devant l’impatience de l’animal, puis il tombe à genoux et il demande à la Providence de veiller sur lui. J’ai commencé à préparer ma table ronde sur « les métiers du livre » pour les journées de Chaminadour à Guéret. Autour de Sylvie Germain, il devrait y avoir Richard Ducousset et Joëlle Faure de chez Albin Michel, Marie Chaudey, journaliste à La Vie, Alain Gorius, éditeur d’art et de poésie, Bertrand Py d’Actes Sud, Jean-Paul Tigaud, libraire à Guéret. JB Pontalis qui ne vient pas a promis une lettre. Je trouve que cela fait beaucoup de gens. J’ai retrouvé Amélie à la SGDL pour la soirée des premiers romans de rentrée. Bavardé un moment, après avec Pierrette, Carole, Stéphanie. Touché un mot à Jean-Claude Bologne de ce désir qui me revient de prendre du service ici. Me rendre utile un peu. Nous sommes allés dîner boulevard du Port-Royal avec Joëlle et Lucile Bordes, l’auteur de Je suis la marquise de Carabas, l’histoire d’une dynastie familiale de marionnettistes, qui vient de paraître chez Liana Levi. Rentrés au pas, sous les étoiles.