Franck est venu réparer tout un tas minuscles bricoles. Le robinet de la cuisine, l’éclairage de l’entrée, une chasse d’eau, une prise de courant... Il a aussi rapporté le lustre que je lui avais donné à monter cet été. Une grande suspension 1930 en fer forgé qui vient de la rue d’Avelghem. Il n’a pas pu l’installer entièrement. Dans le transport, il avait égaré une petite pièce. J’arrangerai ça la semaine prochaine. Livraison de bois aussi. J’avais commandé une corde à M. Toupet, l’élagueur qui doit venir tailler les arbres cet hiver. Passé la journée à dégager les bûches amoncelées devant la maison, à les ranger sous l’auvent. Je suis allé chez Walter acheter le service à découper style Empire que nous avions repéré avec Amélie la semaine dernière. Un nécessaire à gigot avec deux couverts à salade, les manches en argent fourré. Ce sera le cadeau de mariage de Marion et Jérôme. Il était temps. Plus de deux ans à présent… Mais cela n’a pas été simple de trouver quelque chose qui leur plaise vraiment. Je vais restaurer un peu le coffret, faire briller l’argenterie, aiguiser le couteau. Je rentrais à la maison quand Norbert m’a appellé. Tu es toujours tout seul ? On t’invite à dîner. Il y avait chez lui quelques amis, des gens que je ne connaissais pas, sauf Philippe, le jardinier du chemin des pendants venu avec sa femme et ses deux enfants. Norbert avait cuisiné des « oursins granvillais », d’énormes paupiettes de veau d’un bon kilo emplies de fromage, de bacon, de farce fine. La spécialité de l’ancienne boucherie Morice, rue Paul-Poirier. Le magasin a fermé depuis quelques années, mais Norbert parvient toujours à s’en procurer.