Thomas aussi m’a appelé d’Angleterre pour mon anniversaire. Ce singulier petit garçon qui aime les plantes, qui recherche le nom des bêtes. Je pense à lui souvent. Je n’aurai plus d’enfants. J’aimerais bien aller le voir à Londres, où il habite depuis cette rentrée dans ce West Kensington, pas très loin de Hyde park ou de Holland park. Je ne sais plus. Fin d’année ? Pourquoi pas… J’ai passé une partie de la journée en correspondances avec les membres du jury du Prix du roman populiste – Eugène Dabit. Dès la première réunion, j’avais proposé pour la sélection United colours of crime de Richard Morgiève, publié en janvier chez Carnets nord. Pour obtenir des exemplaires du livre, Philippe avait adressé plusieurs courriers à l’éditeur, tous semble-t-il, restés sans réponse. Il a fini par recevoir hier un refus, juste ce qu’il faut de pète sec, de la responsable éditoriale : En l’état actuel du marché, très difficile pour tous les éditeurs et notamment les petits, comme vous devez le savoir puisque vous aimez la littérature, nous ne sommes pas en mesure d’effectuer des envois de livres gratuits dès qu’un prix nous sollicite — car ils sont nombreux. Cela finit par constituer un coût, entre les envois gratuits aux libraires que nous servons toujours car ils sont un maillon essentiel de la chaîne, à la presse, aux bloggeurs, aux festivals divers et variés, et… aux prix. Si vous souhaitez soutenir Richard Morgiève, et vous auriez raison car il est très talentueux, le livre est encore en librairie. J’ai répondu à la dame. C’est simplement méprisant. Pour bien connaître, de l'intérieur, des maisons d'éditions vraiment sans le sou, sans salariés (je pense notamment à Caractères où je travaille gratis pro Deo), je ne peux pas croire un instant que l'on aurait pas pu « s'arranger » d'une manière ou d'une autre si vraiment le souci était strictement d'ordre financier. La prochaine réunion du jury a lieu lundi. Je ne lâcherai pas l’affaire. Relu Marie-Hélène Lafon pour son portrait que je dois faire pour Le Monde. J’ai remâché cette phrase d’Album où elle parle du Cantal : J’en suis. De là-haut. J’en descends. Comme d’une lignée profonde. Lignée de vie, ligne de sens…