J’ai écrit un court papier pour Raphaëlle sur La grande bleue de Nathalie Démoulin. Nous avons rangé la maison. Et sommes allés dire au revoir à Georgette. Je me sens tout vide du temps vide qui a passé. Pas une ligne ou si peu. J’ai retrouvé dans la Correspondance de Flaubert cette lettre de 1864 à Edma Roger des Genettes, l’amie qu’il avait rencontré plus de trente ans auparavant chez Louise Colet : Le soir, enfin, après m’être battu les flancs, j’arrive à écrire quelques lignes qui me semblent détestables le lendemain. Il y a des gens plus gais, décidément. Je suis écrasé par les difficultés de mon livre. Ai-je vieilli ? Suis-je usé ? Je le crois. Il y a de ça au fond. Et puis ce que je fais n’est pas commode, je suis devenu timide. Depuis sept semaines j’ai écrit quinze pages et encore ne valent-elles pas grand’chose. Retour à Paris un peu tassés dans le wagon. Il n’y avait plus d’autobus à l’arrivée. Nous avons marché jusqu’à la rue Danville. A peine déballé les affaires. On verra demain. Juste sorti les deux petits érables au frais de la nuit après les avoir arrosés.