Dernière journée à Paris pour Claire et Emmanuel. Ils repartent mardi. Hier soir, ils étaient venus dîner rue Danville. Nous ne les reverrons pas avant l’été et le baptême de Gabrielle en juillet dans la petite église de Magagnosc. Il a bien failli ne pas se faire là-bas. Partis voir le curé pour organiser la cérémonie, ils se sont faits assez fraîchement recevoir. Mais qui êtes-vous ?, leur a dit le bonhomme. Je ne vous connais pas. Sous-texte à peine voilé : Je ne vous vois pas aux offices, donc je ne suis pas à votre service.. Au service de qui est-il, d’ailleurs ? Il a chipoté pour tout, les horaires, l’âge de Camille qui n’aurait pas les quatorze ans requis pour être marraine (d'où sort ce règlement ?) . Pour un peu, il leur aurait fermé la porte. Il a fallu l’intercession de Fanette, une des sœurs aînées d’Emmanuel qui prend une part active dans la paroisse, pour que l’affaire se fasse. Il me semble que je n’ai pas le choix, a-t-il fini par maugréer. Quelle pitié que ces gens qui utilisent leur pauvre pouvoir pour peser sur les autres. Il en est tant. Chez les juges, chez les flics, les médecins, les enseignants, les guichetiers. J’ai repensé à l’adresse du Christ aux Pharisiens dans L’Evangile de Matthieu : Malheur à vous, qui fermez aux hommes le Royaume des Cieux ! Vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous ne laissez même pas y entrer ceux qui le voudraient !