J’ai eu des nouvelles des étudiants par Astrid. Elle faisait ses premiers cours avec eux cette semaine. Ils me manquent. Quelques uns continuent à m’envoyer des messages. Je n’ai pas grand courage à leur répondre. Je renvoie juste un petit mot. J’essaie d’accompagner un peu leur demandes de stages. Mais je me sens si loin de tout en ce moment. Nous sommes partis en Normandie au train de dix heures et demie. Toujours la même expédition. Fauteuil roulant le long du quai, gymnastique pour monter dans le wagon… J’ai encore passé tout le trajet à garer ma jambe dans le couloir des allers et venues des voyageurs. Arrivé épuisé. J’ai invité Amélie à déjeuner sur le port. Fruits de mer et vin blanc frais. Il faisait un temps d’été. Nous avons rejoint doucement la maison. Au jardin, les rosiers ont presque tous fleuri. Le Cecile Brunner, le Generous gardener. Ceux que nous avons mis en place à l’hiver ont éclot aussi. Miss Alice, Gertrude Jekyll, Glamis castle. Je me suis aperçu que, dans la précipitation des plantations de janvier, j’ai installé dans la plate-bande, le grimpant Amelia que je réservais pour l’arrière de la maison. Nous sommes allés voir Georgette. Elle s’inquiète pour moi. Ce n’est pas normal que tu continues à avoir mal. Trié la montagne de courrier qui attendait à la maison. Nous étions invités à dîner au presbytère de Donville par Jean-Luc pour fêter ses quarante-sept ans. Il revenait de Venise. Des amis lui avaient offert le voyage. Soirée un peu disparate, et un rien étrange. Il y avait là sa sœur aînée, Régine. Un couple d’anciens restaurateurs de l’Orne et visiblement « piliers » de la paroisse. Discussion sur les villes touristiques et les cuisines locales. Je me suis entendu parler de sainte Thérèse d’Avila et de la dispersion de ses reliques. Bon, on va rentrer à la maison…