Nous sommes passés dire au revoir à Georgette. Elle m’a remis un cadeau de la part de Josette. Une petite figurine de terre cuite : un ange gardien… Aux traits juvéniles et aux ailes naissantes. Sûr qu’il est le bienvenu pour prêter main forte au mien qui doit être bien fatigué maintenant. Bientôt cinquante-six ans qu’il enlève sous mes pieds les cailloux du chemin. Me retient aux cheveux pour les grandes catastrophes et qu’il me tient la main. Jean-Pascal est venu nous chercher du terreau pour ses plantations. Il a accompagné Amélie au potager cueillir des salades. A bientôt ! Rassembler les affaires, boucler la valise. Nous étions très à l’avance à la gare. Heureusement. Une foule déjà se pressait sur le quai. Foire d’empoigne pour les places. Au départ de Granville, tous les sièges ou presque se trouvaient occupés. A chaque arrêt, le train n’a cessé de se remplir. Il y avait des gens partout. Debout, assis dans les couloirs, serrés sur les plate-formes. Des grincheux voulaient faire lever les enfants, d’autres installaient leurs bagages hauts perchés en équilibre instable au risque d’assommer ceux qui se trouvaient dessous. Quelqu’un a tiré le signal d’alarme. Le train est arrivé une demi-heure en retard. Cohue pour les taxis aussi. Mais, comme mon infirmité d’aujourd’hui me rend « prioritaire », nous avons grillé la politesse à tout le monde. Dîner chez Péret. Le premier depuis bien longtemps.