J’ai relu une dernière fois les épreuves de La fausse porte. J’avais rendez-vous avec Capucine, chez Stock, pour un nouveau « nettoyage » du texte après lecture par le correcteur. C’est étonnant comme un regard différent amène à préciser sa pensée et ses phrases. A faire des choix. Nous avons déjeuné dans une petite brasserie bruyante à l’angle de la rue d’Assas. Bavardé un peu en surface. J’ai beau lui avoir écrit un petit mot, je n’ai toujours pas réussi vraiment à lui dire combien j’ai aimé J’attends, son roman sorti en février. Un texte d’une sensibilité rare sur les espoirs et les illusions qu’on porte et qu’on ne se résoud pas à abandonner. Parce qu’on en a été bercés. Je n’ai pas vu si elle a eu des papiers. J’ai renoncé à lui en parler. Pour l’instant. Je me sentais étrangement serein. J’ai commencé à rentrer à la maison à pied. Je ne me suis décidé à prendre le bus qu’à cause de l’heure. Je devais téléphoner en Suède à Jonas Hassen Khemiri. La conversation a duré une bonne heure, en français. Il est né à Stockholm à la fin des années 1970 d’un père tunisien et d’une mère suédoise. En France, on ne connaît encore que son deuxième roman, Montecore, un tigre unique et sa pièce de théâtre Invasion ! mise en scène l’an dernier par Michel Didym. Tout tourne autour du nattage des langues et des discours, des chausse-trappes des mots. Je vais devoir faire le tri dans ma liasse de notes. Retrouvé Amélie chez Péret. Alors, ta journée ?