De nombreux étudiants ce matin. Bien davantage que la semaine dernière en tout cas. Je me demande toujours ce qu’ils pensent de mes cours un peu foutraques où je les fais courir d’une association à l’autre et de leurs souvenirs personnels à des informations éparpillées en mikado. Ils reviennent en tout cas. J’ai fait traîner mon déjeuner aux Ondes : j’étais en avance pour l’enregistrement de Jeux d’Epreuves. Relu encore au coin de la table La fête de l’ours de Jordi Soler que j’y présentais. Je suis à chaque fois emporté par l’hallucinant tableau qui s’ouvre aux premières pages du roman. Les Pyrénées comme un immense calvaire de neige, de glace et de roches coupantes. Et cet homme qui gravit la pente, arrachant à chaque pas sa jambe blessée et tirant à sa traîne un compagnon encore plus mal en point que lui. Février 1939. La Catalogne vient de tomber entre les mains des franquistes. Il n’y a plus d’espoir pour les soldats républicains… Autour de Joseph, j’ai retrouvé Hubert, Laurent et Baptiste. Nous sommes plutôt tombés d’accord sur les livres. Notamment sur Le coprophile de Hairmont. Même sans polémique, l’émission est restée vive. Je suis sorti content. J’ai rejoint Amélie à l’appartement. Entassé des lectures plein la valise. J’emporte mon retard à Carolles chaque semaine et je le ramène à Paris à peine écorné.