Déjeuner avec Sophie à L’avant-goût, rue Bobillot. De parution en parution, je continue à enrouler ma pelote de retard. Ce n’est pas tant que je doive beaucoup de papiers aux uns ou aux autres, mais je me perds dans les commandes. Ecrire oui, mais pour quand… Je patauge dans mon quotidien de pigiste. J’hésite. Je repousse à plus tard. Je me précipite sur la dernière minute. Je me débrouille très mal. J’aimerais tant retrouver un poste dans une rédaction. Avant de reprendre mon métro place d’Italie, j’ai téléphoné à Christine. Deux cents mètres du Monde. J’espérais qu’elle aurait le temps prendre un café, mais je suis tombé sur son répondeur. Rappelle-moi quand tu auras un moment. Cela fait si longtemps que nous ne nous sommes pas vus. Trié les épreuves, les livres. J’ai terminé dans l’après-midi Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson. Le premier roman d’un Suédois qui embarque un centenaire enfui de sa maison de retraite dans une cavale picaresque. C’est infiniment drôle et aussi un rien inquiétant. Je le présenterais bien à Jeux d’Epreuves pour peu que je puisse retrouver Alexis à cet enregistrement. Il ne cesse de dire en effet que je ne parle que de livres sinistres. Nous étions invités à dîner chez Agnès et lui ce soir et il n’a d’ailleurs pas manqué de le répéter. Autour de la table, leur fille Raphaëlle et son mari Chris (nous n’avons pas vu Alexander, leur bébé de quatre mois, qui dormait…), Marianne, Françoise. Le « convive d’honneur » était Michel Déon. Bientôt quatre-vingt-douze ans, se partageant entre l’Irlande et les séances de l’académie à Paris. Plein d’à-propos et d’intelligence. Et drôle. Lui aussi.