Journée de lecture et de courrier. Sur le chemin de mon déjeuner avec Diane, dans le XIIIe, j’ai assisté un accrochage à l’angle du boulevard Blanqui et de la rue de la Glacière. Une grosse auto a grillé le feu rouge et a percuté un camion de livraison. C’est le coup de frein qui m’a fait tourner la tête. Les deux véhicules se sont écharpés côte-côte, les flancs défoncés. Tôle arrachée. Les conducteurs n’avaient rien. J’ai repensé à ce qui était arrivé à Marcus, l’autre jour, sur le trajet de retour d’Ixtapan vers Mexico. Valentine dormait, sanglée dans le siège bébé. Au moment de doubler, il s’est retrouvé en face d’une autre voiture. Là encore, juste de la carrosserie abîmée. Mais il s’en est fallu de peu. Quelques secondes, quelques mètres. Quand nous nous sommes parlés au téléphone, le surlendemain, il en était encore bouleversé. La confiance qu'on a en son destin vacille. Comme nous sommes fragiles. C’est fou qu’ils sont nombreux ces moments où l’on ne passe pas loin. Le miracle de réchapper et en avoir conscience est une double chance. Une double grâce. Deux fois merci à dire. J’avais rendez-vous avec un médecin, encore, à la clinique. Une saloperie de piqûre à faire. J’ai été toute la soirée recroquevillé à attendre que ça se calme. A un moment ça se calme... Il est tard. Pardon.