Presque un mois et demi sans aller à Carolles. Pas très sûr d’avoir envie de partir. Tout m’apparaissait étrangement compliqué. A quoi bon ? C’est devenu si loin, là-bas… Nous avons chargé les valises et les sacs. Attrapé le train de justesse. Le taxi n’arrivait pas. Nous avons couru jusqu’à l’autobus, rue Froidevaux. Trajet sous la neige. Le ciel ne s’est levé qu’après Villedieu. Trouvé presque soleil à l’arrivée. Plus un flocon. La voiture, sur le parking a démarré du premier coup. Nous avons retrouvé la maison endormie, toute cernée du jardin froid, figé. Les trois poissons ont péri dans l’eau glacée du tonneau. Si cela se trouve, celui de Paris que nous avons abandonné va mourir de faim. Nous avons fini par lui trouver un nom : Gustave, à cause de sa couleur jaune d’or. Gustave… Doré, bien sûr et puis aussi Poisson d’or de Jean-Marie… Gustave Le Clézio. Tout cela est un peu tiré par les nageoires, mais Jérôme (qui est censé passer le nourrir de temps en temps) voulait l’appeler Casanis. Alors… Nous avons ouvert le monceau de courrier entassé sur la table par Mme Bassard. Ouvert les volets. Allumé un feu. Ca va bien maintenant.