Lever tôt pour accompagner Amélie à la gare. On se retrouve demain soir à Paris. J’ai terminé mon papier pour Le Monde. Téléphoné à Raphaëlle pour faire le point sur ma liste de rentrée. Je vais avoir des rendez-vous à prendre cet été. Pourvu que je parvienne à m’organiser. Le livre avance, mais tellement lentement. Je ne sais pas séparer l’écriture de la rêverie. Quand je fais le compte de mes pages en fin de journée, entre ce que je supprime et ce que je reprends, il ne reste pas grand chose. J’ai apporté à Georgette trois roses du Pierre de Ronsard. Ce sont les dernières de la floraison de juin. Je l’ai trouvée assise derrière la porte vitrée qui donne sur sa cour, immobile. Je guette, m’a-t-elle dit. Hier, elle a aperçu un serpent lové près de ses pots de fleurs. Elle l’a chassé d’un coup de balai. Le reptile est réapparu plusieurs fois, toujours près des pots. Il doit loger dans une faille du mur de granit, du côté abandonné de la maison. La description ne laisse pas beaucoup de doutes. Même s’il ne fait qu’une vingtaine de centimètres, la marque dorsale en zigzag, la tête triangulaire et le museau carré, font penser à une vipère péliade (vipera berus). Je n’ai pas peur, mais j’aimerais bien m’en débarrasser.