Je me suis réveillé oppressé. Les bronches prises, la respiration sifflante. J’ai compris que ce n’était pas la poussière de plâtre. Hier, dans l’agitation de cette première journée de travaux, j’ai oublié le triste anniversaire du tournant d’avril. Cela fait quatre ans que Maman est morte. Et chaque fois, comme elle sur son lit d’hôpital, j’étouffe. Envahi de retour de chagrin…

Poncé, poncé, poncé. Les deux pièces sont prêtes à peindre. Restent l’entrée, la cuisine, la salle de bains. En fin de journée, les marches de l’escalier étaient couvertes des traces de pas blanches de nos allers-retours au petit magasin de bricolage de la rue Daguerre. Il manque toujours quelque chose… Claire et Amélie étaient en banlieue acheter une cuisinière électrique. Nous avons mis l’engin en place. Dîner chez Marion et Jérôme. Nous sommes rentrés de chez eux par le chemin des écoliers. Le Grand-Palais, la Concorde, le boulevard Saint-Germain, puis les quais, de Notre-Dame aux Invalides. Emmanuel m'a confié les clés de sa voiture. Je préfère me laisser conduire et regarder. C’est magnifique Paris, non ? Il a raison. Chaque jour, au hasard des trajets, je reste saisi par la beauté de la ville. Une façade. Une découpe de toit dans le ciel. Depuis des années, je l’habite comme un provincial émerveillé.